Ma rencontre avec Leïla Slimani

copyright Caroline Moreau

J'ai rencontré Leïla Slimani, jeune auteure marocaine et maman de deux enfants.

J'ai adoré ses deux premiers romans, son style sec, incisif et tranchant. Leïla a l'art et la manière de décrire la dépendance : Dans le jardin de l'ogre, son premier roman, Adèle est accro au sexe ; dans Chanson Douce, la dépendance divinement traitée à nouveau se referme comme un piège mortel autour de ses personnages.








Shirine Banjy : « Chanson douce » a été le lauréat du Prix Goncourt 2016.  Comment expliquez-vous ce succès et la communion immédiate entre votre livre et les Français ?
Leïla Slimani : C’est difficile à expliquer en effet : cette histoire plutôt banale et touchante semble être comprise par tous. Par ailleurs, elle met en lumière la vie domestique moderne, la façon dont on vit aujourd’hui. L’idée germait depuis longtemps et puis mes rencontres et la vie a fait que le sujet s’est enrichi petit à petit. Ainsi est né ce deuxième roman.

SB : Cette année, un tout nouveau projet vous attend et non des moindres ! Vous préparez l’adaptation de Chanson douce au cinéma, par la réalisatrice à succès Maïwenn. Pour quelles raisons souhaitez-vous projeter cette histoire sur le grand écran ?
LS : Le livre a tout de suite suscité de l’intérêt du côté du cinéma, j’ai rencontré beaucoup de réalisateurs et scénaristes, le choix n’a pas été facile, la vision de Maïwenn est très intéressante, je suis sûre qu’elle en fera quelque chose de très bien, elle filme très bien les enfants.

SB : Vous avez publié un roman quasiment chaque année. Ce rythme très soutenu demande une imagination et un investissement sans limite et à la femme active ainsi qu’à la maman de deux enfants que vous êtes. Où puisez-vous votre inspiration et votre énergie ?
LS : Quand vous avez un peu d’inspiration et que vous avez la chance de faire ce métier extraordinaire, vous essayez de saisir tous les moments et toute l’énergie, j’étais dans une phase très créatrice, j’ai eu envie d’en profiter, c’est un tel privilège de pouvoir écrire et d’être publié, d’avoir des gens qui ont envie de travailler avec vous que ça donne envie.
Tout m’inspire, c’est un mélange de tout : on a des obsessions, ce qu’on lit rencontre nos obsessions et ça forme une espèce de magma, dont on n'arrive plus à se débarrasser, ça devient un sujet et on se met à travailler.

SB : Avec votre famille, vous habitez dans le 9ème arrondissement de Paris depuis plusieurs années, et semblez y être très attachée. Pourquoi avoir choisi de vivre dans le 9ème ?
LS : Parce qu’il y a presque 20 ans ma mère venait souvent dans le 9ème et elle aimait beaucoup ce quartier. A 10 ans, je me promenais à Pigalle avec elle, ce Paris à la fois étrange et interlope m’avait fasciné. Et puis ma petite sœur s’est installée par ici, ainsi que des amis. Aussi, nombreux sont les romans de la fin du XIXème qui se passent dans ce quartier.

Ses lieux préférés dans le 9ème
Son quartier : Martyrs- Trudaine
Son restaurant : Le Pantruche, 3 rue Victor Massé, dont j’ai fait l’ouverture avec des amis, mais aussi l’Hôtel Amour, 8 rue de Navarin, pour son cadre d’exception
Sa librairie : Les Arpenteurs, 9 rue Choron
Son monument : L’Avenue Frochot, une voie privée pourtant inaccessible !
Son musée : Le Musée de la Vie Romantique, 16 rue Chaptal
Sa balade : Le plus souvent à pied, j’aime me promener rue Condorcet, rue Rodier et rue de Maubeuge




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